Je me suis trompé d’orientation scolaire, comment trouver ma voie ?

Orientation, Réorientation

Certains savent depuis tout petits ce qu’ils veulent faire plus tard. Pour beaucoup d’entre nous, ce n’est pas le cas, ou alors en grandissant, nos ambitions se heurtent à la réalité : je n’ai pas les compétences requises pour un job qui me plairait, ce job requiert trop de sacrifices, il faut aller étudier loin de chez mes parents et c’est un bémol…L’orientation scolaire aujourd’hui est un sujet qui angoisse parents et élèves, tant les options sont nombreuses et tant le choix d’une orientation semble déterminant pour la vie future de chacun. Heureusement, faire un choix d’orientation qui nous correspond est possible et se tromper n’est pas fatal : la réorientation scolaire ou universitaire est aujourd’hui plus courante et plus simple qu’avant.

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Je me suis trompé d’orientation scolaire, comment trouver ma voie ?

Il n’est pas étonnant que vous vous soyez « trompé » d’orientation scolaire. C’est parce que le système scolaire peine à accompagner les élèves de manière individualisée, sans les pousser et sans tomber dans les stéréotypes. La machine Parcoursup n’arrange pas les choses. Nous allons voir pourquoi.

1. L’orientation scolaire peut faire mieux. Pourquoi ?

Le ressenti des élèves que nous accompagnons face à l’orientation

« On me force à faire un choix rapide, j’ai peur de me tromper » , Laura élève de 3e

« Je trouve les options trop nombreuses et trop floues », Mélissa, élève de 3e

« Il n’y a aucune matière dans laquelle j’excelle, et aucun métier qui me passionne, je ne crois pas que les études soient faites pour moi, mais mes parents me poussent à devenir avocate », Julia, élève de Seconde

« Je veux un métier qui rapporte, on me dit que ce n’est pas une bonne façon de choisir ma future carrière », Sofia, élève de 1ère

« J’ai besoin de plus de temps pour me décider sur mon avenir, mais on me demande de choisir maintenant », Mael, élève de Terminale


On le voit, la perception que les élèves de collège et de lycée ont de l’orientation scolaire n’est pas très positive.

L’orientation, en plus d’être difficile, souffre de nombreux écueils. Lorsque les élèves se retrouvent ensuite sur Parcoursup, leurs choix vont souvent se heurter à un mur. Puis, une fois entrés dans l’enseignement supérieur, les réorientations en 1ère, en 2e, en 3e année et par la suite sont légion. Alors pourquoi l’orientation scolaire ne fonctionne-t-elle pas très bien ?

a) L’orientation scolaire souffre d’un grand écart entre la théorie et la réalité

L’orientation scolaire se fait aujourd’hui à partir de la 6e. Elle permet à l’élève de progressivement faire des choix d’études qui lui correspondent. Mais ça, c’est la théorie ! Les notes de maths ou de français de 3e ou même de Terminale permettent-elles de décider de capacités futures à suivre un cursus dans le supérieur ? Ce n’est pas toujours le cas.

Une orientation basée sur les notes ou sur le profil « littéraire » ou « scientifique » présume des compétences d’un élève sur les bases de l’intérêt qu’il a pour des matières à l’adolescence. Cet intérêt n’est pas toujours révélateur, souvent même il ne l’est pas. Il se peut que les adolescents traversent une phase où beaucoup de sujets autres que ceux enseignés en classe les intéressent, parfois ils n’apprécient pas l’enseignant(e), ne comprennent pas l’intérêt de ce qu’ils apprennent, ne se projettent pas encore dans un métier et n’ont pas encore mis en oeuvre leurs capacités pour étudier et réussie, autant de freins à l’apprentissage et à la réussite scolaire. L’orientation ne se base pas que sur les notes et les compétences qu’elles supposent acquises ou non, elle se base aussi en partie sur les centres d’intérêt de l’élève, ses éventuelles passions, le métier dans lequel il se projette s’il en a un (ou plusieurs).

Mais il n’y a pas d’équation exacte qui fasse correspondre un « profil » d’élève et un métier futur. De plus, l’élève au collège et au lycée n’est souvent pas encore pleinement acteur de son avenir, il a tendance à se montrer passif vis à vis de son orientation et ne donnera pas des clés aux accompagnateurs pour permettre de l’aiguiller de manière réussie.

C’est pour cela que, si le but de l’orientation scolaire consiste à faire correspondre les envies et les capacités d’un élève, elle ne fonctionne pas toujours. L’orientation scolaire auprès du conseiller d’orientation prend souvent la forme d’un bref test évaluant les intérêts et les compétences d’un élève avec à la clé un « diagnostic express » fait de fiches métiers de l’ONISEP encourageant à envisager un ou plusieurs domaines professionnels/métiers.

L’orientation scolaire est souvent faite à la chaîne par des conseillers qui doivent recevoir et accompagner des centaines d’élèves les uns à la suite des autres, et dont le but est de faire correspondre un profil et un métier. Elle laisse peu de place à l’exploration par l’élève de différents domaines par lui-même, et le stage en entreprise en 3e n’y change pas grand chose. Peu d’élèves se sont découvert un métier par son truchement, même si l’idée est louable. Sa durée ne permet pas de comprendre la réalité du monde du travail, si ce n’est d’être astreint à respecter des horaires (la réalité étant que les élèves en stage bénéficient d’aménagements pour partir plus tôt, ne pas venir tous les jours, mais on peut le comprendre, ils mobilisent du personnel dans l’entreprise).

À retenir

Se tromper d’orientation scolaire n’est pas dramatique. C’est en se trompant qu’on trouve sa voie et qu’on progresse !

b) L’orientation scolaire est souvent biaisée

Division sexuée de l’orientation scolaire puis universitaire

À savoir

Des études ont montré que les filles réussissent mieux à l’école que les garçons (Durante, 1999).

Les notes à l’école sont plus favorables aux garçons dans les matières scientifiques (Mangard et Channouf, 2007).

Cependant, de nombreuses études ont démontré la division sexuée de l’orientation qui ne tient pas nécessairement compte du meilleur taux de réussite des filles. L’orientation est souvent biaisée par le genre de l’élève (fille ou garçon).Cependant, de nombreuses études ont démontré la division sexuée de l’orientation qui ne tient pas nécessairement compte du meilleur taux de réussite des filles. L’orientation est souvent biaisée par le genre de l’élève (fille ou garçon). Françoise Vouillot explique, au sujet de l’enseignement professionnel que  » le BEP électricité/électrotechnique qui attire le plus de garçons (24 %) est déserté par les filles (elles ne sont que 0,8 % à suivre cette filière). Réciproquement, le BEP secrétariat/bureautique attire le plus de filles (27 %) et ne recrute que 1,6 % des garçons. »

Dans l’enseignement supérieur, cette répartition distinctes des genres se poursuit :

« Dans les filières Ingénierie, fabrication et construction, la présence des filles est de 24 % et n’excède jamais 33 %. Même tendance pour les Sciences, mathématiques et informatique, où le pourcentage de filles est de 37 %. « 

Françoise Vouillot, L’orientation aux prises avec le genre, 2007

L’orientation mène donc souvent des filles vers des filières « féminines » et les garçons vers des filières plus masculines. Une orientation « sexuée » ne peut pas favoriser la découverte des compétences réelles des élèves et leur mise en oeuvre. Elle perpétue des stéréotypes et cause des erreurs d’orientation, qui, si elles ne sont pas fatales, peuvent néanmoins être évitées en évitant les biais dès l’orientation scolaire.

Choix d’orientation biaisés par le milieu social de l’élève

Les parents ont tendance à s’impliquer dans les choix d’orientation de leurs enfants. Or, ils ont du mal à orienter leurs enfants sans biaiser ses choix. L’orientation scolaire vise pourtant à permettre à l’élève de faire *librement* ses choix d’études et de carrière et d’éviter la reproduction sociale. Si les élèves qui ont de bonne notes formulent des voeux d’orientation ambitieux et ceux qui ont de mauvaises notes choisissent le plus souvent des filières qu’ils jugent à leur niveau, c’est pour les élèves moyens que l’on voit une différence importante selon le milieu socio-professionnel des parents (Mangard et Channouf, 2007) :

  • les classes défavorisées vont exprimer des voeux moins ambitieux, en se « censurant » elles-mêmes
  • les classes favorisées vont quand même exprimer des voeux ambitieux

Il en est de même pour les enseignants, qui souffrent aussi des stéréotypes sociaux lorsqu’ils orientent les élèves.

Ainsi, on voit que l’orientation peut être biaisée également par la classe sociale à laquelle appartient l’enfant.

L’orientation est également biaisée par le lycée

Le contexte dans lequel un enfant est scolarisé a un impact sur ses choix d’orientation. Un lycée de banlieue ne poussera pas les élèves de la même manière qu’un lycée privé des beaux quartiers parisiens.

À retenir

Plusieurs raisons peuvent mener à une erreur d’orientation :

-pas assez de temps pour choisir

-des stéréotypes sur les métiers de « filles », les métiers de « garçons »

-l’influence de vos parents, de votre milieu social ou scolaire

-un excès d’options (difficile de trier l’information)

-méconnaissance des différents métiers possibles

-méconnaissance du contenu des programmes universitaires pour arriver au métier visé

-méconnaissance de vos compétences, de vos qualités, et aussi de ce que vous n’aimez pas du tout !


2. Alors comment se réorienter en évitant de se tromper à nouveau?

Notre méthode pour accompagner les élèves qui souhaitent s’orienter ou se réorienter se déroule en 3 étapes :

1- Réflexion : qu’est-ce qui me plait ? Qu’est-ce que je n’aime pas ? Quelles sont mes qualités ? Quelles sont mes valeurs ? Qu’est-ce qui me porte ? Qu’est-ce que je sais faire ? Quel métier peut me plaire ?
2- Recherche : comment arriver au métier que je vise ? Est-ce que j’ai les compétences et qualités pour y arriver ? sinon, est-ce que je me sens capable de les développer (persévérance, mémorisation, analyse de problème, esprit critique, étudier loin de chez moi, faire un job à côté pour financer mes études…)
3- Planification : que dois-je mettre en place pour atteindre mon but ?

Vous faire accompagner permet de :

  • verbaliser vos doutes, vos difficultés, vos goûts sans être jugé ni « poussé » vers une voie
  • bénéficier de conseils de la part d’un expert en orientation et/ou d’une psychologue, qui prendra son temps avec vous, sans vous brusquer
  • de vous poser les bonnes questions et de trouver vos propres réponses
  • d’être accompagné pour trouver des stages d’été ou en cours d’année afin de vous familiariser avec divers domaines que vous voulez explorer
  • de vous relever de ce que vous avez peut-être vécu comme un « échec » et d’avancer de manière plus sereine

Prenez RDV un accompagnement à l’orientation ou à la réorientation en remplissant ce formulaire :